Après avoir péniblement respecté cette journée de honte nationale, je reprends la plume, une plume d’oie, comme il se doit. Même si la mère d’oie merdoie, le Vaudois ondoie malgré son lumbago doigt. C’est absurde, un jour de mariage.
Deuil national, mon cul. Comment ose-t-il imposer cela pour une catastrophe survenue dans un territoire ignoré et méprisé par l’État français ? Pourquoi faut-il toujours des morts, de la faim, de la soif pour que les guignols étatiques daignent remuer leurs fesses ? Pour couronner le tout, les propos de Macron sont à vomir, alors je pose une gerbe sur ses pompes.
Voici un État capable de mobiliser un milliard pour reconstruire une foutue cathédrale, mais incapable de rétablir l’eau, de nourrir, d’abreuver une population, même si habituellement elle est vêtue de peaux de bêtes et mange des rats.
Macroniste, dernier des maux i cons (excellent documentaire sur Ennio, au passage), notre Président, une lanterne à la main, s’écrie :
« J’ai beau chercher ! Où diable est mon armée ? Elle était là pourtant hier matin. Me l’a-t-on prise, ou l’aurais-je égarée ? Ah ! je perds tout, je suis un étourdi ! Mais attendons, au grand jour, à midi. Que vois-je ! Ô ciel ! que mon âme est ravie ! Prodige heureux ! La voilà, la voilà ! Ah ! ventrebleu, qu’est-ce donc que cela ? Ma foi, c’est l’armée ennemie. »
Et puis merde. J’ai les réservistes, fidèles au poste et surtout avides de postes. L’ennemi, on s’en fout, ça fait sept ans qu’ils supportent mes gags. La motion de censure ? Je m’en fiche. Ce qui m’intéresse, ce sont ceux qui veulent que je démissionne. Bien sûr, fidèle à moi-même, je clame haut et fort que j’ai été élu démocratiquement et que je resterai jusqu’au bout. Mais en douce, j’ai cette tentation de démissionner sur-le-champ.
Le nouveau président, que fera-t-il, vu que l’Assemblée nationale ne peut être dissoute avant le 7 juillet 2025 ? Et là, je ris. Je me prépare à décocher des tonnes de flèches sur sa gueule, face à l’incapacité qu’elle(oh sorry, qu’elle ou qu’il) aura de nommer un Premier sinistre. J’ai peut-être inventé un nouveau jeu : un jeu de quilles avec une seule quille, le Premier ministre.
Cela dit, j’ai raté mon coup. J’aurais dû, dès le début, nommer Mélenchon Premier sinistre. Il n’aurait pas tenu longtemps. Peut-être au prochain coup.
Et là, j’admire encore mon génie — pardon, le génie de Bayrou — en nommant Valls comme ministre des Outre-mer. Valls la godille, ou encore Valls la Veleta, comme on dit à Barcelone, où sa liste obtiendra six sièges sur 46. La Veleta, modèle exemplaire de ce que sont la plupart des politiques.
D’ginto