episode 4 de la serie si culture DE LUCY au BATACLAN Trève

 

C’est le bordel. Jésus-Christ, la première superstar capable de remplir des arènes entières alors qu’il n’y a même pas de système son, a beaucoup de mal à se déplacer dans le monde, parce qu’il n’a pas de carte d’identité et qu’il faut y croire pour le voir.

Heureusement, au IVᵉ siècle, sous le règne de l’empereur Constantin et du pape Libère, un premier semblant d’état civil est produit.  il y est dit que Jésus-Christ est officiellement né le 25 décembre et, pour compléter la fiche Cerfa n° 1210102 ou 1210002, Constantin envoie une équipe faire l’état des lieux et la DPE d’une grange à Bethléem.

Le dossier complet est déposé et validé :

Jésus de Nazareth
Né le 25 décembre à zéro heure.
À Bethléem                                                                                                                    Lieu-dit : La Grange
Père : Joseph
Mère : Marie

Ça, c’est vu du côté des chrétiens. Dans l’islam, la version est différente et Jésus s’appelle ‘Issa, mais là, je n’ai pas assez d’informations sur le personnage.

Les beaux-parents de Marie, père et mère de Joseph, ne seront jamais dupes. Leur fils ayant avoué que non seulement il n’avait jamais couché avec sa femme, mais qu’en plus elle était vierge, mariage de complaisance. Je vois encore le père de Joseph s’étrangler de rire et, ayant retrouvé ses esprits, prononcer haut et fort cette phrase restée célèbre :                                                                                                                  « Arrêtez vos conneries, nous savons tous, de Marseille, que Gabriel a fait un doigt donneur à Marie ! AHAHAHAHA ! Sapristi de tonnerre de Brest ! Mille sabords ! Par tous les crabes aux pinces d’or ! Nom d’un bougre ! AHAHAHAHA ! ».

Un petit détail : si vous voulez vous rendre à La Grange, n’oubliez pas de préciser Bethléem, sinon vous risquez de vous trouver devant la tombe de Jean Tannenbaum, à Entraygues-sur-Volanes. Lui est né le 26 décembre, un jour après Jésus.

Voilà pour le premier personnage, passons au deuxième.

Le Père Noël. Il a fallu faire les mêmes démarches et, finalement, on arrive malgré tout, et sans arrière-pensée commerciale, à identifier le bonhomme. Il est né aux États-Unis.

On trouve sa trace dès l’arrivée des Pilgrims, sous le nom de Santa Claus, figure de proue d’un des bateaux des pèlerins. Le bonhomme qui n’a pas lésiné sur la mescaline que lui procure les Indiens, se promène au-dessus des cheminées pour apporter des cadeaux. Vite écœuré par les ricains ou futurs Ricains, il se réfugie en Finlande, à Joulupukin Pajakylä, dans la proche banlieue de Rovaniemi, où il continue son boulot.

Voilà les deux personnages en place pour le quatrième épisode de la série Série si  culture: de Lucy au Bataclan. Vous l’aurez compris, c’est un épisode repos, d’autant qu’Abraham, après la passerelle, la soirée Champs Libres et le marché du Vialiat, a pioncé pendant quatre jours. Mais le revoilà, n’en doutez pas, en pleine forme.

 

 

« Poncho, je nous souhaite un triste joyeux Noël. »
— « Pourquoi triste ? »
« Kukkokeikuu !!!!!! »
— « Ta gueule, Macron, mais dis-moi, Poncho, il a changé de cri ? »
— « Oui, il s’est inscrit au programme de base-cours de Babel. Là, il vient de gueuler en finlandais, Père Noël oblige. Mais tu ne m’as pas répondu : pourquoi triste joyeux Noël ? »
— « Parce que toi, tu trouves qu’il y a de quoi joyeuseter ? Tous les animateurs des médias de masse jouent à la guerre, la droite guerrière, le patron de l’armée française veut que nous transformions nos enfants en chair à canon, Gaza, Cisjordanie, l’Ukraine, et puis au Soudan la foule crie, comme pour une éclipse, cyclone de folie, remous d’apocalypse… Tu la vois pas, la tristesse, Poncho ? Mais tradition oblige, et pour faire plaisir, faux-cul que je suis, à ceux qui en ont besoin, j’ajoute “joyeux”. Mais dis donc, Poncho, tu n’as rien remarqué ? »
— « Bah non ? »

Abraham virevolte.
« Kukkokeikuu !!!!!! »                                                     — « Ta gueule Macron »                                                  — « Nom d’un petit lutin, tes fringues, la perruque, tu vas chez Madame Arthur ? »
— « Non, bougre d’âne échappé de La Grange, je rends hommage, comme tous les ans, à une femme, meurtrie à cause de JC ! Tu ne vois pas la ressemblance ? »
— « Bah non, Kazuo Ono rendant hommage à La Argentina ? »
— « T’es con, à Ava Gardner. Et la robe, celle qu’elle portait dans « la comtesse au pieds nus». Elle m’a coutée une blinde. Je suis son portrait tout craché nonn?!.
— « Ça, c’est le cas de le dire. Mais gerbé irait mieux. Et pourquoi, s’il te plaît, mon Abri ? »                                                                                                                                      — C’est tout bête. Suite à une confidence d’Ava à son torero — confidence rapportée par El Cordobes un soir dans les arènes de Nîmes, où pour passer le temps, en compagnie de la belle Marie Sara et Simon Casas, on massacrait quelques taureaux, je me suis promis de la venger.
— La venger, Marie Sara? Mais de quoi, de qui, bon sang ?                                           —  Mais non, Ava!                                                                                                           — oui mais de qui?                                                                                                         — De Jésus.
— Doucement, tu vas nous attirer des ennuis…

Abraham raconte : Ava à douze ans à Grabtown, communauté non constituée, à l’abri des turpitudes, elle y est née un 24 décembre. Ava découvre à l’occasion d’une projection, que ses parents lui ont menti. Toutes les festivités ne célébraient pas son anniversaire, mais celui d’un certain Jésus né le lendemain. Une déception qu’elle aurait portée toute sa vie, jusqu’à son lit de mort. Depuis, chaque 24 décembre, Abraham honore sa mémoire.

— T’es vraiment à la masse. Mais revenons à tes moutons : les lecteurs commencent à s’impatienter. Si tu pouvais aller droit au but…
— Voir un condensé ?
— Non. Pas d’entrechats, un résumé.

« Oh, on se calme, c’est Noël, repos. »


 

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