1952, j’ai huit ans, je suis chez nous, 94 rue de Bagnolet, troisième étage, gauche.
La Flèche d’or n’existe pas encore, à la place c’est notre station de train Charonne, combien d’heures avons nous passé sur les rails, après avoir escaladé les murs, à attaquer les trains. La brasserie Karcher étincelle de tous ses cuivres, les chevaux de traits qui en sortent pour livrer les fûts en bois cerclés d’osier, glissent sur les pavés rue des Pyrénées.
Tous les matins les pissotières sont pleines de pains
Quelqu’un frappe à la porte, « Jean-luc, va ouvrir ». Maman est dans le cabinet de toilettes, certainement à poil comme d’habitude, Aliette et Marc sont dans notre chambre. J’ouvre et je tombe nez à nez avec un immense monsieur noir qui tient un carton à la main plein de photos de chats et qui crie « bounana dizitrain », il éclate de rire il a des dents toutes blanches. Je comprends pas, j ‘ai un peu peur, le mec est un géant, je claque la porte, « maman y a un monsieur tout noir sur le palier. »
Ma mère enfile un peignoir et va ouvrir la porte. « Bonjour Monsieur ? »
« Jour mimzelle, bounana dizitrains, c’i les poubelles ! »
« Entrez, Jean-luc, viens voir le Monsieur, c’est lui qui ramasse les poubelles la nuit pendant que toi tu dors »
« Bonjour monsieur, qu’est-ce qu’il veut ? »
« il te dit « bonne année des étrennes », tiens tu lui donne ces sous et il nous donne un calendrier. »
« Au revoir Monsieur , faites attention la dame du dessus à gauche est carrément raciste. »
Il a dû frapper malgré tout au quatrième gauche chez la méchante madame Pergaud qui hurle « fout le camp sale bougnoule, negro à la con, tu schlingues» !
Maman s’écrie . madame Pergaud vous n’êtes qu’une salope doublée d’une pouffiasse dégueulasse. »
Je n’ai pas tout compris mais je vois Aliette ma grande sœur qui rigole comme une dingue sous l’œil ahuri de Marc, mon petit frère qui comme moi n’y comprends rien.
Un jour, nous avons osé avec mon frère lui faire le coup de frapper à sa porte, et de fuir vers le haut, du journal en feu sur le paillasson, journal recouvrant de la merde, que la dame éteint en tapant avec ses pieds. C’est le grand Christian de la bande de Gambetta qui nous a montré ce truc.
Voilà pour vous souhaiter une bonne année, avec tous les trucs qui vont avec, santé, fric.
Mais je vais ajouter:
Au niveau local je ne peux que vous souhaiter de patienter, encore 3 ans et demi à tenir.
Je souhaite que E.g.A.l se mette en ordre de marche afin de proposer en 2026, une alternative municipale crédible, combative, gestionnaire et surtout animatrice sociale.
Au niveau national que souhaiter? Que Macron arrête de décorer, de saluer, d’inviter des assassins, qu’il arrête de vouloir donner des garanties à un homme qui n’en respecte jamais aucune, que la gauche s’affirme, que LFI s’élargisse et se rapproche du monde ouvrier, des sans visages, des petites communes.
Je souhaite que les faiseurs d’opinions et les influenceurs, que les rois de la Realpolitik, j’entends par là les grands financiers, industriels, commerçants, marchands d’armes, je souhaite que tous ces tristes personnages n’incitent pas, au nom de l’opinion des Français, à une désaffection pour l’Ukraine.
Espérons que la vie à 19 degrés ne sera pas trop dure !
Je souhaite que l’Ukraine retrouve sa liberté et son intégrité territoriale, je souhaite que les peuples qui composent la fédération de Russie se réveillent et balayent la clique nauséabonde qui possède le Kremlin. Demain on rase Poutine? mais si ce n’est pas le peuple russe qui le fait, c’est reculer pour mieux sauter.
Je souhaite que tous les régimes totalitaires prennent une claque. L’Iran bouge, la Chine bouge.
Pour ce qui nous concerne, si nous ne sommes pas en dictature, nous la frôlons, grâce au 49/3. La différence est ténue, le 49/3 est utilisé par le gouvernement, pour le bonheur du peuple, qui ne sait pas ce qui est bon pour lui, alors qu’en dictature, c’est le bonheur des dirigeants et leurs coffres qui importe.
Un chèque de 200 euros dans la boite aux lettres, à votre bon cœur messieurs dame, « l’état agit » peut-on lire sur le chèque, oui, l’état agit et les boulangers ferment.
Jean Tonique.