Chez nous Le cercle du silence, à quand en Israel, Ma’agal Hashalom ?

 

 

« Nul État n’a le droit d’opprimer au nom de ses souffrances passées, en instrumentalisant ses blessures — pas même Israël. »

C’est aux citoyens israéliens que je m’adresse. Quand on sait que cette dite « grande démocratie » est dirigée par un homme dont l’unique stratégie est de gagner du temps — en tuant, tuant et tuant encore — secondé par des hommes, des religieux, des colons sans scrupules, j’ai le droit de poser la question :
Citoyens Israéliens, qu’attendez-vous pour dénoncer cette ignominie ?

Votre seule ambition est-elle de récupérer les otages survivants, les dépouilles des autres, puis de reprendre le cours des choses comme si de rien n’était ? Continuer la négation d’un peuple, le refus d’un État palestinien ?

Mardi, Alain Dignez tentait — timidement — de faire entendre qu’il existe des Israéliens, civils, militaires, réservistes, qui s’opposent. Et c’est vrai, il y en a.
Mais si peu.

Les études indiquent qu’environ 200 soldats ont fait un refus signé, accompagnés de 41 réservistes et officiers du renseignement.
Sur un total de 300 000 réservistes mobilisés en permanence !

Je pense que notre soutien au peuple palestinien passe aussi par une exigence adressée aux citoyens israéliens.

Pouvons-nous être des donneurs de leçons ? Oui.

Sur la base des travaux de l’historien Tramor Quemeneur, on estime que 10 000 à 15 000 jeunes Français ont refusé ou déserté leur service militaire pendant la guerre d’Algérie.
Parmi eux :

  • Environ 1 200 à 1 500 insoumis clairement identifiés
  • 400 à 600 objecteurs de conscience, souvent issus de milieux pacifistes ou religieux
  • Plusieurs centaines de déserteurs en cours de service

Et surtout : plus de 250 ont signé, en 1960, le célèbre “Manifeste des 121”, appelant à soutenir le refus de la guerre.

Ce manifeste, publié le 6 septembre 1960, passe rapidement de 121 à 241 signataires : intellectuels, syndicalistes, acteurs, militants.
J’avais alors seize ans.
Éclairé par mon père, j’ai compris ce jour-là qu’« on ne réclamait plus seulement le droit du peuple à ne plus être opprimé, mais le droit du peuple à ne plus opprimer lui-même. » (François Maspero)

Ma décision était prise — et approuvée par mes parents : si par malheur la « guerre d’Algérie » devait durer, et que je sois un jour appelé à « servir » là-bas, je serais déserteur.
Les accords d’Évian, heureusement, furent signés le 18 mars 1962, avant mon appel sous les drapeaux.

 

Ma banderole:

« Nul État n’a le droit d’opprimer au nom de ses blessures. Pas même Israël. »

D’Ginto.