On fait un pas de côté.

Petit billet d’humeur.

Après le grand boum, la planète se pare : faune, flore, décor de documentaire animalier. Rêve bucolique — mais pas d’écran, pas de cinéma. Qui l’eût cru ? Qu’entends-je ? Qu’acoustiquè-je ? Dans quel état j’erre ?

Devant ce vide absolu, quelques bestioles, vertes d’imprudence, d’impudence, se prennent pour créatrices, évoluent et fabriquent l’Humanité. Très vite, c’est le bordel. L’Humanité produit : objets, usines, déchets — tout cela arraché à la Terre, et la Terre, elle, a des limites. Lentement mais surement, nous la vidons puis la remplissons  transformant la planète en sac poubelle. Quand les martiens viendront fouiller, que trouveront-ils ? Des couches d’obsolescence.

Mais ce n’est pas assez. On ajoute la propriété — l’idée qu’on peut posséder la Terre — et dessus on greffe le fric, la religion. Jackpot : tous les ingrédients pour la guerre. Humains + richesses naturelles + propriété + fric + religion = conflit garanti. Je ne suis pas d’accord avec Orlan quand elle intitule son œuvre « L’origine de la guerre ». Limité aux relations hommes-femmes oui.  ORLAN

Et aujourd’hui ? Que fait-on ? Supprimer l’humanité ? Abolir la propriété, la foi, l’argent ? Tout cela parait irréversible. Au mieux, on panse. On ralentit la machine. On grappille du temps pour la planète. Mais pour beaucoup d’entre nous, la fin du monde est toujours « pour après » : pas pour moi, pas maintenant. Mais le cancer, le stress, les tempêtes et la faim, ça, c’est pour ici et maintenant. Qui en paie le prix ? On fait semblant de s’intéresser aux générations futures, » quel monde allons nous laisser à nos enfants, petits-enfants », en leur foutant une tablette dans les mains, un téléphone portable et un cartable connecté.

Pendant ce temps là le grand tri s’opère, l’éducation nationale se charge de trier,  d’un côté la future élite, de l’autre les trimmeurs. On se propose de démarrer la sélection dès l’age de trois ans.

Le paradoxe à régler : la majorité travaille, quand certains disent gagne sa vie— fabrique les choses qui la détruisent et détruisent la Terre. Une idole à abattre : «La Croissance». L’idée n’est pas neuve — ceux de ma génération ont rêvé d’un arrêt, d’un bilan : l’an I de Gébé, «on arrête tout, on réfléchit, et c’est pas triste». Avant le pavé dans la gueule, il y a l’arrêt, la pause, le choix conscient.

Regardez L’an 01 de J. Doillon (1973) si vous pouvez — c’est le pas d’avant : on arrête, on imagine autre chose. Parce que le reste — la révolution, la colère, le pavé dans la gueule —, ça vient après, ou pas. Mais au moins, arrêtons de courir droit dans le mur en applaudissant le mur.

D’Ginto

Sarkozy fan tutti

 

Le grand théâtre médiatico-politique

Les Tartuffe sont à la tâche : médias de masse, Président de la République, ministre de l’Intérieur, ministres… tout le monde s’y met.
Sarkozy fan tutti ! Mais hélas, la partition n’est pas écrite par Mozart. Elle sort de la plume de ruffians puants, nauséabonds — la lie de leur Cinquième République.

Les médias de masse, du consensus mou façon 28 minutes au soutien frontal des fachos sur CNews, en passant par les Pujadas, Rochebin et autres clones médiatiques, tous œuvrent au service d’un monde en déliquescence.
Un monde qui cite chaque jour en exemple Meloni et sa « brillante réussite » italienne.
Bref : ils évoluent dans un monde de crapules solidaires qu’ls veulent ordinaire, obsédées par la protection de leurs miches.

L’affaire Sarkozy, ou la comédie de la vertu.

Les télés nous assomment avec la mise en prison « exceptionnelle » d’un ancien Président — Sarkozy, “la tête haute”.
Mais les livres d’histoire ne semblent pas être les livres de chevet de ces journaleux, experts : quid de François Ier, de Napoléon Ier, de Napoléon III, de Philippe Pétain ?

Les chaînes d’info veulent nous faire croire à une gigantesque manifestation devant chez le « présumé innocent »… en réalité, quelques fans convoqués pour la photo.
Et certains amis de Bolloré vont jusqu’à affirmer que Sarkozy a été jugé innocent. Faux : il a été jugé coupable et condamné.

La justice à géométrie variable

Pas un de ces clones de journalistes — ne parle de Bygmalion ou de l’affaire des écoutes.
Ils préfèrent défendre l’idée que « l’exécution immédiate de la peine » serait une honte pour la France, car Sarkozy n’aurait « aucun antécédent judiciaire ».
C’est à se tordre de rire.

Car oui, selon la loi française, on n’est reconnu coupable qu’à la fin de la procédure.
Mais contrairement à beaucoup de condamnés sans argent ni fans, Sarkozy bénéficie de la présomption d’innocence dans certaines affaires :

  • Bygmalion, encore en appel ;
  • Écoutes téléphoniques (affaire Bismuth), portée jusqu’à la CEDH.

Et l’on nous répète que « Sarko la tête haute » ne fuira pas. Qui peut en être sûr, connaissant le personnage ?
Ironie suprême : on défend un homme qui, pour atteindre le poste suprême, a accumulé les méfaits.
Le garant de la Constitution, vraiment ? Chapeau.

Trois affaires, un nom

Les vassaux télévisuels n’en feront pas le résumé, alors faisons-le :

Trois affaires en cours :

  1. Bygmalion
  2. Affaire Bismuth (écoutes)
  3. Association de malfaiteurs

Un prévenu commun : Nicolas Sarkozy.

Et quel panier de crabes !

Personne Fonction Peine
Thierry Herzog Avocat de Sarkozy 3 ans dont 1 ferme, interdiction d’exercer 3 ans
Gilbert Azibert Ancien magistrat à la Cour de cassation 3 ans dont 1 ferme
Claude Guéant Ex-ministre 6 ans (association de malfaiteurs)
Brice Hortefeux Ex-ministre 2 ans aménageables
Alexandre Djouhri Intermédiaire 6 ans
Wahib Nacer Banquier 4 ans
Khaled Bugshan Homme d’affaires saoudien 3 ans
Béchir Saleh Ex-directeur de cabinet de Kadhafi 5 ans
Sivajothi Rajendram Avocat malaisien 18 mois
Jérôme Lavrilleux Directeur adjoint de campagne 3 ans fermes
Bastien Milot Cofondateur de Bygmalion 2 ans fermes
Guy Alves PDG de Bygmalion 2 ans fermes
Éric Cesari Ex-directeur des finances de l’UMP 3 ans dont 1 ferme
Philippe Briand Trésorier de campagne 2 ans avec sursis
Jean-François Copé Président de l’UMP à l’époque Relaxé

La France vue de l’étranger ?

De quel droit ces clowns de l’info prétendent-ils que « l’étranger nous juge sévèrement » ?
La plupart des observateurs se marrent devant la kermesse actuelle.
C’est le monde politique de droite français qui est montré du doigt, pas la France, pas nous.
Ces débiles mentaux croient être la France. Ils n’en sont que la caricature.

Un mot de la fin

Ils en rajoutent même avec le casse du Louvre.
Et pour une fois, je rejoins Dany le Rouge, (surnom du temps où « nous étions tous des Juifs allemands »).

Nous sommes admirateurs d’Arsène Lupin, de Cartouche, de Mandrin ou de Marion du Faouët, sommes fascinés par l’exploit spectaculaire et amusant — comme le casse de la Société Générale en 1976 (hélas au profit de l’extrême droite).

En 1963, personne ne montrait du doigt l’Angleterre pour le casse du Glasgow–Londres : on applaudissait devant l’audace.

J’imagine l’embarras du choix qu’aurait Robin des bois aujourd’hui.

D’Ginto