Bonne année!
NDLA
Personne n’est obligé de lire mes textes.
Si certains ne veulent plus recevoir mes alertes à chaque nouvelle publication, plutôt que de filtrer ma messagerie, prévenez-moi et je vous retirerai de ma liste.
Certains lecteurs courageux — et je ne pense pas qu’ils fassent partie de ma liste — m’écrivent sur ma messagerie, avec des noms et des messageries d’emprunt, corbeaux émettant des critiques aussi stupides que leurs idées, si elles existent. Si vous avez quelque chose à dire, osez le faire dans les commentaires du blog, avec votre nom.
Les critiques sont bienvenues lorsqu’elles ouvrent à un débat, mais pas lorsqu’elles ne sont que des vomissures de néofachistes. Pour répondre à ces gens, toujours prêts à tondre des femmes, je vais me faire aider par Brigitte Fontaine.
« Poncho, mon ami, il faut faire un petit point, et je te fais un aveu : tout mon raisonnement est basé sur l’anthropologie vulgarisée, je ne me suis pas posé la question de sa valeur »
Premiers constats sur l’histoire de l’humanité
« Aujourd’hui, je vais aller au bout de mon raisonnement. Assieds-toi et arrête de me poser des questions, d’autant plus que chaque fois, si tu voulais te donner la peine, tu as la réponse. »
Socialement, je distingue deux grandes périodes :
- Les sociétés de chasseurs-cueilleurs
- L’invention de l’agriculture
Comme des experts internationaux lozériens me l’ont appris, je situe le début des sociétés inégalitaires dans cette deuxième période, il y a environ 11 000 ans, selon les régions du globe.
Voici un condensé, pas forcément dans l’ordre des évènements que j’ai dénoncés comme porteurs des germes du terrorisme, des massacres, peu importe le nom qu’on veut bien leur donner. et d’une certaine émigration, avant de parler immigration, il y a toujours une émigration, volontaire ou contrainte et je pense que c’est là ou le monde doit faire un effort, faire que l’émigration contrainte disparaisse. Mais cela le capitalisme ne le permet pas. une prochaine nature d’émigration guette de nombreux citoyens, l’émigration climatique.
les germes des révoltes, des violences, des massacres, apparaissent avec :
L’Apparition de l’humanité prédatrice, de l’agriculture, de la propriété, des classes sociales, des religions, des lois, règles et règlements, des frontières, des guerres de religion, de la notion d’Occident et d’Orient.
Ce fatras que je ne me risque pas à présenter chronologiquement, contient le ferment de la rancœur, de la jalousie, de la haine et de la honte. Ces combustibles, utilisés par des individus avides de pouvoir et d’argent, ou religieusement fanatisés, permettent d’embrigader des populations sous couvert de foi, conduisant à des atrocités comme le Bataclan. Et ce n’est que le début.
La colonisation
La colonisation est un autre facteur clé. Pas besoin d’être historien pour savoir que la colonisation, (qui devrait être considérée comme un crime et donner lieu à réparation), a déferlé sur le monde dès le XIVe siècle.
Le clou de l’ignominie est la conférence de Berlin (1884-1885), où les puissances européennes, entre deux parties de bridge, se partagent l’Afrique selon un principe très strict : l’occupation effective, c’est-à-dire qu’un pays ne peut revendiquer un territoire que s’il l’occupe réellement. On sent bien, au travers de cette décision, l’humanisme qui se dégage de la colonisation. Les Africains, êtres inférieurs dont nous ne sommes pas certains qu’ils aient une âme, n’ont bien sûr pas été consultés.
Pour le reste du monde, la colonisation s’est faite plus tôt et progressivement, entre le XVe et le XVIIIe siècle. Quelques accords majeurs dans l’odieuse partition:
- Traité de Tordesillas (1494)
Dans sa grande bonté, le pape Alexandre VI, le représentant sur terre d’un dieu, approuve la magouille qui consiste à massacrer les Indiens puis à se demander si les survivants ne sont pas des êtres inférieurs.
Le monde se partage entre l’Espagne (Amériques sauf le Brésil) et le Portugal (Brésil, Afrique, Asie).
Il faudra attendre(1550) la controverse de Valladolid, qui tente de définir le statut de l’humanité des Indiens et les modalités de la conquête de l’Amérique. L’envoyé du pape finira par admettre que les Indiens ont une âme, mais ce n’est pas grave : allons vite voir en Afrique où il y a des inférieurs tous noirs. - Traité de Saragosse (1529)
Il complète Tordesillas pour le Pacifique, l’Asie et certaines zones du Moyen-Orient.
Les Amériques sont colonisées dès le XVIe siècle, l’Asie est dominée progressivement par le commerce puis par la force, et l’Océanie surtout au XIXe siècle. Les puissances européennes se partagent ces régions par guerres, traités bilatéraux et conquêtes, toujours dans le mépris des peuples autochtones.
La colonisation consiste essentiellement à piller et humilier les populations locales à les asservir, en s’intéressant à toutes les zones exploitables, tout en délaissant et en laissant certaines zones, se développer, en les favorisant sous l’autorité de chefs locaux, souvent corrompus, imitant les colonisateurs pilleurs. Ces zones sont pour la plupart sans intérêts pour les colons, qui sont bien content que d’autres qu’eux aient à gérer ces individus.
Communisme, Capitalisme, colonisation et inégalités
L’échec du communisme, dévoyé par quelques dictateurs, l’avènement du capitalisme industriel, puis commercial, financier et enfin numérique, ouvre l’ére du capitalocène. Ce capitalisme est toujours en avance d’une longueur. Je ne parle pas d’avance humaine.
Le capitalisme, aidé par la colonisation, a créé une hiérarchie sociale moderne :
Très riches Riches
Classe moyenne
Pauvres, et une classe de deux milliards d’individus « qui n’existent pas », vivant sous le seuil de pauvreté.
Chaque classe revendique de rejoindre la classe supérieure, par quels moyens?
Aujourd’hui, environ 3,7 milliards de personnes vivent avec moins de 6,85 dollars par jour. Cette population, qui voit, entend, sent, mais est privée des ressources essentielles, devient le réservoir de main-d’œuvre pour gangs, milices et extrémistes. Tant que les régimes politiques et économiques ne satisferont pas les besoins fondamentaux de ces populations, nous continuerons à voir des tragédies comme le Bataclan. Aussi longtemps que le capitalisme débridé ignorera ces populations, nous continuerons à parler d’émigration, sans compter l’émigration climatique, futur drame.
Décolonisation et injustices contemporaines
Lorsque les colons quittent « leurs territoires« , ils laissent souvent, vengeance oblige, un vide destructeur, favorisant le chaos. Ce n’est pas universel. Israël, par exemple, montre comment une colonisation contemporaine, favorisée par l’Europe, poussée par le sionisme, se maintien, créant des tensions durables et des violations du droit international. Et qu’on ne me casse pas les burnes avec l’antisémitisme : je m’adresse à un État dit démocratique, Israel. État qui perpétue, armé par tous, sous le regard bandé du monde, colonisation, massacres et violations du droit international, le tout conduit par un présumé innocent, et qui n’a qu’une issue : prolonger la situation, gagner du temps, en espérant se faire oublier de la « justice » ou pourquoi pas prendre la fuite. Ça me rend malade que pour le confort et la protection d’un bandit on tue et tue encore.
La décolonisation elle-même ajoute au ressentiment des anciens colonisés, surtout lorsque ceux-ci subissent une nouvelle « colonisation rémunératrice » sous couvert d’échanges industriels ou commerciaux.
Ainsi, le Bataclan et d’autres tragédies sont des conséquences directes de la colonisation, du capitalisme et de la décolonisation, combinées à des inégalités sociales profondes. Dans un monde juste, où chacun aurait accès à la nourriture, à la santé, à l’éducation et à un minimum de confort, ces violences n’existeraient pas.
Comme le proposait Marx, le temps libre et le travail devraient s’harmoniser. Certains économistes modernes et syndicats avancent une semaine de travail de 25 heures, et Keynes évoquait même 15 heures.
Aujourd’hui, en France, pendant cinq jours, le temps libre est estimé à 2 heures par jour, le week-end, à 20 heures au total. En résumé, temps de travail 35 heures, temps libre 30 heures. Est-ce bien équilibré, je n’en sais rien. Ce que je sais c’est que 30 heures de temps libre quand on est pauvre et citadin, c’est une raison de plus pour ajouter à la jalousie, la haine, l’envie. Dans le monde rural, nous avons plus de possibilité d’utiliser notre temps libre et ainsi d’échapper à l’embrigadement.
Préférant se cacher derrière l’islamisme terroriste, pas un gouvernement n’essaie d’approfondir le pourquoi de ces actes ignobles. On se goberge souvent de son efficacité à déjouer des attentats, on fait les louanges des services secrets et des brigades d’intervention, et on en profite pour avancer des lois liberticides, on commémore.
Les responsables du monde politique et du capitalisme mondialisé savent très bien quelle est leur responsabilité, mais la fuite en avant, le durcissement et la fascisation restent leurs armes, dès lors que, de leur vivant, ils peuvent empiler des dollars, des euros, des… Après eux, ils s’en foutent.
Une petite phrase de Brecht tintinnabule, pas à Notre-Dames, mais dans ma tête.
Elle me gêne car elle impute à la femme la naissance de la bête immonde, mais elle est ainsi formulée.
« Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ».
D’Ginto