Alain Joffre me fait remarquer que dans mon papier « des nouvelles de NUPES publié le 22 mai, je disais des conneries, c’est pas faux :
Remarque une :
J’ai pris la précaution de dire que ces propos, « si elle les a tenus….. ».
Remarque deux :
En matière de finance, une grande clarté est nécessaire, les citoyens disent souvent n’importe quoi et étayent leur dégoût de la politique par des chiffres complètement farfelus.
Les extraits contestés sont les suivants:
Certains propos de Florence, si elle les a tenus me semblent fragiles et peut être démagogiques. « Je ne ferai qu’un mandat », je trouve cela contre productif, si Florence fait bien le boulot, pourquoi ne pas continuer. Redresser la République ne se fera pas en cents jours. Des raisons personnelles peuvent être bien sûre entendues, pas un slogan.
Alain me corrige en précisant que Florence entends par là, qu’elle ne cumulerait pas de mandats.
C’est donc fidèle au programme L’Avenir en Commun que Florence fait cette proposition.
Démocratie et institutionsUne République permettant l’intervention populaireRendre effectif le principe du non-cumul des mandats et des indemnités (un seul au même moment, deux mêmes mandats consécutifs maximum) Là encore la petite touche du bien pensant, paternaliste, scout. « Deux mêmes mandats maximum ». « Bonjour Madame, vous faites un boulot super, vos résultats sont excellents, les électeurs vous apprécient mais allez vous faire bronzer. » |
j’ai ensuite écrit:
« Je donnerai mes indemnités de député à des associations ».
Député est un boulot à plein temps, et si je ne me trompe, tout travail mérite salaire. Pourquoi le dévaloriser, pourquoi vouloir faire des députés des travailleurs de l’ombre? »
Alain me corrige en précisant que Florence versera à des associations la différence entre son salaire actuel et son indemnité parlementaire. Il y a là une certaine logique mais encore trop teinté de romantisme, de paternalisme à mon goût. Si des associations œuvres ou mouvements sont dans la dèche et ont besoin d’aide, la société, l’état doivent y remédier, de façon perenne, pas un député. Il peut lui par son travail faire des propositions dans la commission parlementaire ad hoc pour palier au problème.
Ceci étant dit, de quoi parle-t-on?
Il y a tellement de bruits concernant les indemnités des députés, des élus en général, qu’un petit exercice est nécessaire.
Comment se décompose le budget d’un député :
Conformément à la loi, l’indemnité parlementaire est alignée sur la rémunération des hauts fonctionnaires. Elle correspond à la somme des 3 éléments suivants :
Le salaire d’un député s’élève donc à 7 209,74 € brut par mois, ce qui correspond à —————————————-5 711,08 € net.
|
Viennent ensuite les Avantages matériels et financiers liés à la fonction de député
Pour rémunérer l’équipe qui l’assiste, chaque député est employeur et dispose d’un crédit collaborateur, d’un montant net de 10 581 € par mois depuis le 1er janvier 2018. Les charges patronales sont prises en charge par l’Assemblée nationale si le député choisit la gestion « déléguée ». Si il choisit la gestion directe, il reçoit 15871 euros couvrant ainsi les charges patronales. |
les députés disposent d’une avance de frais de mandat, dont le montant mensuel est de 5 373 €.
Cette somme est accompagnée d’une liste de frais éligibles. Un contrôle au moins une fois par an est obligatoire et sous la responsabilité de l’assemblée nationale. |
Deux budgets supplémentaires viennent compléter le dispositif:
le premier budget, dénommé dotation matérielle du député, prévoit le remboursement, sur facture, des dépenses de taxis, d’affranchissement du courrier ou d’abonnements téléphoniques. Le montant est fixé à 18 950 € par an pour un député de métropole, ce qui correspond à un montant mensuel moyen de 1 579 € par mois ; |
– le second concerne les dépenses d’équipement bureautique et informatique de la permanence en circonscription au sein d’une enveloppe dénommée crédit d’équipement téléphonique et informatique. Il est de 15 500 € par législature, soit 5 ans, pour un député nouvellement élu en 2017 et de 13 000 € pour un député réélu. |
Le bilan :
indemnité de base nette : —————– 5599,80
indemnité de résidence——————–167.99
indemnité de fonction———————1441.95
crédit collaborateur :———————- 10581,00
Avance sur frais de mandat : ————-5373,00
dotation matérielle du député : ———–1579,00
dépense d’équipements : ——————1292,00
Total : —————————————– 26034.74
la retraite d’un député:
Pour 5 ans de mandat, 661 euros, pour 10 ans 1322 euros. Il s’agit toutefois du montant de la pension obtenue si le député n’a pas choisi de bénéficier de la surcotisation (la surcotisation est l’application d’un taux supérieur à celui en cours, pour palier au travail partiel, la mise en dispo….). Dans les faits, la retraite moyenne perçue par les députés s’élève en fait à 2700 euros (Pour combien de mandats ?)
Peut être serait-il bon que Florence confirme ces chiffres et nous indique avec quelle partie de son budget elle va faire la différence avec son salaire de professeure.
les députés et leurs équipes, coûte environ 11 euros net par an et par foyer fiscal imposé.
Un petit détail en passant, le député suppléant n’a aucun droit à indemnités, n’a pas accès à l’assemblée nationale. Il fait de la représentation, peut remplacer le député dans une manifestation quelconque. C’est un bénévole, Pour une députée qui prend un congé maternité, pas de remplacement, c’est anticonstitutionnel, vive l’égalité femme homme.
Le suppléant est avant tout un réserviste. Il remplace le député si ce dernier décède, est nommé au gouvernement, accepte une mission de plus de six mois, entre au Conseil constitutionnel ou est désigné Défenseur des droits
En ce moment grosse polémique autour d’une cinquantaine de suppléants rémunérés comme des collaborateurs, et alors pourquoi pas? Il est clair que le travail du suppléant salarié ne peut se faire que dans la circonscription, n’ayant pas accès à l’assemblée nationale. Mais aux législatives comme ailleurs nous avons l’impression de voter pour une équipe. Pas du tout, c’est juste pour la photo
Jean Tonique