J’ai honte.

Bonjour,

En ces temps ou le sinistre de l’intérieur affirme son moutien à un de ses subordonnés, le préfet de Police de Paris, qui défraye la chronique ces derniers temps, ne veut pas s’en servir comme d’un fusible. Il a raison, il doit démissionner ou être viré en premier, le préfet suivra.

En ces temps ou la compassion du ministre de l’intérieur s’affirme sur les écrans, dès qu’un policier est agressé, attaqué à coups de feu d’artifice, aucune larme pour le citoyen agressé violemment par trois policiers, qui accumulent les manquements. La vidéo suivante est édifiante.

https://twitter.com/i/status/1331870826652643328

Écœurante mais édifiante dans cette vidéo tout est dis.

Je me suis souvenu d’un texte qui n’est pas très compliqué, qui est assez court, gloire de l’esprit Français.

La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.(1789)

La Déclaration est un des trois textes visés par le préambule de la Constitution de l958, sa valeur constitutionnelle est reconnue par le Conseil Constitutionnel depuis 1971. Ses dispositions font donc partie du droit positif français, et se placent au plus haut niveau de la hiérarchie des normes en France.

Le droit positif c’est l’ensemble des règles juridiques en vigueur. Il est érigé par l’homme par opposition au droit naturel.

Cette déclaration sera suivie en 1948 par la Déclaration universelle des droits de l’homme, signée par 50 pays sur 58.

Les non signataires mais qui font partie des Nations Unies sont l’Arabie saoudite, l’Afrique du sud, l’Union soviétique, la Pologne, la Yougoslavie, la Tchécoslovaquie, le Honduras et le Yémen.

La déclaration des droits de l’homme de 1789 source d’inspiration pour la Déclaration Universelle de 1948 s’est étoffée de 13 articles supplémentaires.

Mais revenons à notre bonne vieille déclaration française.

https://www.legifrance.gouv.fr/contenu/menu/droit-national-en-vigueur/constitution/declaration-des-droits-de-l-homme-et-du-citoyen-de-1789

À la relecture certains articles attirent mon attention dans la tension actuelle.

Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.

Dans cette article les hommes représentent, n’en déplaise à L’Arabie Saoudite, les femmes et les hommes, en effet cet article ne précise aucun sexe, aucune nationalité, aucune couleur ni aucune religion et s’adresse donc à tout humain ayant les pieds sur le territoire Français.

Les trois policiers (connaissent-ils la Déclaration) agissent-ils en répondant à cet article ?

Art. 7. Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la Loi, et selon les formes qu’elle a prescrites. Ceux qui sollicitent, expédient, exécutent ou font exécuter des ordres arbitraires, doivent être punis ; mais tout citoyen appelé ou saisi en vertu de la Loi doit obéir à l’instant : il se rend coupable par la résistance. 

Les trois policiers agissent-ils en respectant cet article ?.

Art. 12. La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée.

Les trois policiers agissent-ils en respectant cet article. ?

Si vous avez répondu trois fois non, écrivez au Ministre de l’intérieur.

Il est clair que la Constitution est venue élargir la Déclaration, par son contenu même et par la loi.

L’entourloupe que nous propose le gouvernement avec son article 24, remanié puis aujourd’hui à l’étude par une commission sous l’égide de Castex, cet article n’est ni plus ni moins qu’une tentative pour cacher les manquements de certains policiers.

De toute évidence, si cette vidéo (et d’autres n’avaient pas existé), l’agressé serait en prison et les agresseurs remerciés d’avoir fait le job.

Il est un autre document que devrait obligatoirement lire les détenteurs de l’ordre, et particulièrement Lallement et Darmalin, c’est la lettre qu’un Ardéchois, né à Annonay, enverra à tous les membres de la Maison (la police), en mai 1968.

C’est Maurice Grimaud, préfet de police de Paris alors sous les ordres de Christian Fouchet ministre de l’intérieur. Il succède au sinistre Maurice Papon.

La lettre de Maurice Grimaud.

https://blog.francetvinfo.fr/police/2018/05/05/29-mai-1968-lettre-de-maurice-grimaud-prefet-de-police-aux-policiers.html

« Je m’adresse aujourd’hui à toute la Maison : aux gardiens comme aux gradés, aux officiers comme aux patrons, et je veux leur parler d’un sujet que nous n’avons pas le droit de passer sous silence : c’est celui des excès dans l’emploi de la force.

Si nous ne nous expliquons pas très clairement et très franchement sur ce point, nous gagnerons peut-être la bataille sur ce point, nous gagnerons peut-être la bataille dans la rue, mais nous perdrons quelque chose de beaucoup plus précieux et à quoi vous tenez comme moi : c’est notre réputation.

Je sais, pour en avoir parlé avec beaucoup d’entre vous, que, dans votre immense majorité, vous condamnez certaines méthodes. Je sais aussi, et vous le savez avec moi, que des faits se sont produits que personne ne peut accepter.

Bien entendu, il est déplorable que, trop souvent, la presse fasse le procès de la police en citant ces faits séparés de leur contexte et ne dise pas, dans le même temps, tout ce que la même police a subi d’outrages et de coups en gardant son calme et en faisant simplement son devoir.

Je suis allé toutes les fois que je l’ai pu au chevet de nos blessés, et c’est en témoin que je pourrais dire la sauvagerie de certaines agressions qui vont du pavé lancé de plein fouet sur une troupe immobile, jusqu’au jet de produits chimiques destinés à aveugler ou à brûler gravement.

Tout cela est tristement vrai et chacun de nous en a eu connaissance.

C’est pour cela que je comprends que lorsque des hommes ainsi assaillis pendant de longs moments reçoivent l’ordre de dégager la rue, leur action soit souvent violente. Mais là où nous devons bien être tous d’accord, c’est que, passé le choc inévitable du contact avec des manifestants agressifs qu’il s’agit de repousser, les hommes d’ordre que vous êtes doivent aussitôt reprendre toute leur maîtrise.

Frapper un manifestant tombé à terre, c’est se frapper soi-même en apparaissant sous un jour qui atteint toute la fonction policière. Il est encore plus grave de frapper des manifestants après arrestation et lorsqu’ils sont conduits dans des locaux de police pour y être interrogés.

Je sais que ce que je dis là sera mal interprété par certains, mais je sais que j’ai raison et qu’au fond de vous-mêmes vous le reconnaissez.

Si je parle ainsi, c’est parce que je suis solidaire de vous. Je l’ai dit déjà et je le répèterai : tout ce que fait la police parisienne me concerne et je ne me séparerai pas d’elle dans les responsabilités. C’est pour cela qu’il faut que nous soyons également tous solidaires dans l’application des directives que je rappelle aujourd’hui et dont dépend, j’en suis convaincu, l’avenir de la préfecture de police.

Dites-vous bien et répétez-le autour de vous : toutes les fois qu’une violence illégitime est commise contre un manifestant, ce sont des dizaines de ses camarades qui souhaitent le venger. Cette escalade n’a pas de limites.

Dites-vous aussi que lorsque vous donnez la preuve de votre sang-froid et de votre courage, ceux qui sont en face de vous sont obligés de vous admirer même s’ils ne le disent pas.

Nous nous souviendrons, pour terminer, qu’être policier n’est pas un métier comme les autres ; quand on l’a choisi, on en a accepté les dures exigences mais aussi la grandeur.

Je sais les épreuves que connaissent beaucoup d’entre vous. Je sais votre amertume devant les réflexions désobligeantes ou les brimades qui s’adressent à vous ou à votre famille, mais la seule façon de redresser cet état d’esprit déplorable d’une partie de la population, c’est de vous montrer constamment sous votre vrai visage et de faire une guerre impitoyable à tous ceux, heureusement très peu nombreux, qui par leurs actes inconsidérés accréditeraient précisément cette image déplaisante que l’on cherche à donner de nous.

Je vous redis toute ma confiance et toute mon admiration pour vous avoir vus à l’œuvre pendant vingt-cinq journées exceptionnelles, et je sais que les hommes de cœur que vous êtes me soutiendront totalement dans ce que j’entreprends et qui n’a d’autre but que de défendre la police dans son honneur et devant la nation ».

Et puis pour finir, une petite phrase de Manu qui pendant sa campagne électorale disait  croire à « une République de la responsabilité ». « Ce n’est pas possible quand il y a une violence policière qu’il n’y ait aucune sanction dans la hiérarchie policière. Il y a un commissaire de police, il y a un directeur départemental de la sécurité publique, il y a un préfet et il y a un ministre… »

Aucune réaction de sa part mais nous savons tous pourquoi, chef de bordée, c’est l’heure de son quart pour maintenir le cap. Manque de pot pour nous, son  quart risque de durer encore longtemps.

Jean-luc Levecque

2 réflexions sur « J’ai honte. »

  1. Alors j’ai honte. Honte pour eux et pour nous, Fran ais qu’ils repr sentent. Honte de leur oubli et de leur petitesse. Petitesse de vision. Croient-ils une seconde vivre en paix, de plus en plus riches, dans la citadelle Euroland. A Matignon, depuis cinq ans, d cide un socialiste. Jamais, depuis des d cennies, notre aide publique au d veloppement n’a tant baiss . Malgr une manne budg taire jamais aussi grasse.

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