Je propoose ici une feuille de route globale, a développer, particulèrement adressée à mes camarades de E.g.A.l
Dans le texte « orientation stratégique » adopté par l’assemblée représentative 24, LFI fait amende honorable, peut-être trop tard, en écrivant :
« Nous devons préparer les prochaines élections municipales et les élections consulaires pour les Français·es de l’étranger. Dix ans après la fondation de la France insoumise, ce rendez-vous doit marquer une nouvelle étape du développement de notre mouvement. Il doit notamment servir à accélérer notre implantation locale. »
(paragraphe 37, page 10).
Ils ajoutent également :
« Nous nous fixons comme objectif d’investir un maximum de conseils municipaux, jusqu’aux plus petits villages. »
Rien ne peut me faire plus plaisir. Tous ceux qui, condescendants, se moquaient de moi quand je répétais depuis dix ans : « Stop à l’élitisme, le monde rural existe, et dans ce monde rural il y a une myriade de communes » 335 en Ardêche , pourraient peut-être eux aussi faire amende honorable.
Je reprends donc mon cheval de bataille : il faut politiser les élections municipales, même dans les plus petites communes comme Lalevade-d’Ardèche, 2,27 km² pour 38 habitants. Rappelons que les conseillers municipaux sont les faiseurs de sénateurs. Comment ignorer que 95 % du corps electoral pour les sénatoriales est composé par les conseillers municipaux, avec le mode inique du code electoral. Pour expliquer une fois de plus mes propos, dans ma commune à Lablachère 07200, une liste qui obtient 40 % des voix exprimées, reçoit 14 sièges de conseillers alors que la liste suivante, avec 36 % des voix n’obtient que 3 sièges.
Il est impératif de politiser l’action des municipalités. Les vrais patrons des municipalités doivent être les citoyens — ceux qui, tous les six ans, glissent un bulletin de vote dans l’urne, retournent chez eux fiers d’avoir accompli leur devoir, et passent à autre chose jusqu’à la prochaine campagne. Il est temps de leur rendre le pouvoir qu’ils délèguent si facilement. Dans toutes les maries on afficher dans toutes les mairies, les jours de vote, une reproduction de L.O.V.E
Tous les citoyens sont respectables ; cessons de les prendre pour des abrutis. Nous avons tous des compétences à mettre au service du collectif. Certes, les réactions du peuple peuvent parfois sembler décourageantes. Mais cela fait des années qu’on lui martèle : « Votez pour nous, on s’occupe du reste. »
Politiser les municipalités : pourquoi et comment ?
Mettre fin au vote familial, celui qui consiste à voter pour le cousin de la grand-mère d’Antonin parce qu’il est « si gentil », est un premier pas. Mais politiser les municipalités signifie bien plus que cela. Il s’agit de politiser les citoyens eux-mêmes, de leur donner des outils pour s’engager activement. C’est un travail de fond, une démarche libératrice.
Une politique libératrice : un concept central et des valeurs fondamentales
Engager une politique libératrice, c’est aller au-delà de simples indignations ou revendications. C’est choisir un mode de vie, le défendre, le proposer, et réfléchir aux racines mêmes de nos aspirations. Et pour moi, ce choix repose sur un concept central : l’Amour.
Attention : rien de romantique ou de mystique ici. L’amour, c’est l’intérêt sincère manifesté envers une catégorie de choses essentielles :
La Liberté
Pas une aspiration vague, mais un socle concret. Elle doit garantir l’émancipation de chacun tout en respectant autrui et l’environnement. Comment parler de liberté quand nos enfants sont enfermés dans un système éducatif uniformisant, tuant leur créativité avec des dispositifs comme Parcoursup ?
La Fraternité
Elle est essentielle pour renforcer le lien social et l’entraide dans tout projet collectif. Mais où est la fraternité lorsque le « vivre-ensemble » devient un slogan creux, relégué au second plan ?
L’Égalité
Pour que chaque individu, indépendamment de sa condition, jouisse pleinement de ses droits. Comment revendiquer l’égalité face aux disparités flagrantes dans l’éducation, l’emploi ou la santé ?
La Laïcité
Elle garantit un espace commun libre de toute domination religieuse, protégeant la liberté de conscience et le respect des différences.
Le respect de la planète
Parce qu’ignorer notre maison commune, c’est compromettre l’avenir même de l’humanité.
Une politique enracinée dans le temps
Cette politique doit s’appuyer sur une conscience éclairée du passé. Non pas pour se figer dans une mémoire stérile, mais pour tirer les leçons nécessaires à la construction d’un présent plus juste et d’un avenir durable. Être conscient du passé, attentif au présent et tourné vers l’avenir : voilà ce qui doit guider toute démarche politique.
Pour conclure
Politiser les municipalités, c’est redonner le pouvoir aux citoyens, réinsuffler dans la politique un sens originel et profond. Une philosophie de vie centrée sur l’amour, soit la liberté, l’égalité, la fraternité, et la sauvegarde de notre planète. Il est temps de transformer nos colères en aspirations collectives et nos aspirations en actions concrètes.
Cette transformation ne pourra pas se faire avec la constitution actuelle, le code electoral actuel et l’organisation actuelle de l’état. Au boulot.