Je suis passionné de Limericks.
Nés en Angleterre, ces poèmes ont une forme particulière : courts, en cinq vers.
Les deux premiers riment avec le dernier ; le troisième rime avec le quatrième.
Ils suivent aussi un rythme bien spécifique.
La plupart sont coquins — mais certains, disait un humoriste ricain, « peuvent même être dits aux dames ». !
J’en ai retenu quelques-uns de ma création, qui illustrent différentes variations du genre.
Dédié à ceux qui ont résisté courageusement à leur envie d’entrer dans la resistance.
Le plaisir est dans la tonte
Des salopards ignobles, la francisque au revers,
jettent leurs vestes au feu, en attendant Leclerc.
Le sourire repoussant d’un collabo zélé,
et tondant une femme, me donne envie de tuer.
Ces personnages immondes : ils sourient, ils sont fiers.
Bucolique, mais pas pour les dames.
Comme un lapin
Les lapins font rêver les dames délaissées,
en talons, dans les champs, ce n’est pas très aisé.
Aussi, dans les refuges allaient-elles s’enquérir
de gros géants des Flandres qui allaient les ravire.
Mais il faut beaucoup d’herbe pour bien les rassasier…
Cultivé
Une vase à mi’l temps
C’était un beau p’tit gars, il aimait bien Jacques Brel,
il arpentait les Flandres — tant les plages étaient belles.
Jorge Donn, Noureev, le mettait en extase,
un tour en l’air de trop : il s’enfonce dans la vase,
et la vase a mi’l temps pour l’ultime rappel.
Spleenien
Drôle de rame
C’était un p’tit gars qu’on appelait Manu,
qu’avait pas d’maîtresse, qui avait qu’les tepus.
Un jour dans le métro, errant de drames en rames,
il plonge sur les rails, tirant l’signal des larmes.
C’est trop con de crever à Montparnasse-Bienvenüe.
Allez, un petit dernier pour la route.
Les beaux-arts
Artiste multistyle, ce Loïc Dubigeon,
badigeonneur, peintre érotique :sublimant les nichons.
Les dames de la haute se voilaient d’un Hermès,
sans savoir que l’auteur croquait aussi leurs fesses.
Un carré sur la tête ça cache pas le bonbon.
D’Gint’eau
Outch ! Ils sont beaux Jean-Luc tes poèmes.